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Qu’est-ce que la DeFi, la nouvelle révolution de la finance ?

by Moussa Coulibaly

Contrairement à la finance traditionnelle, la DeFi pour Decentralized Finance ou Finance Décentralisée est un consensus (ensemble de règles préétablit) basé uniquement sur des Smart Contrats (Contrat intelligent) à travers des DApps (applications Décentralisées) sur une Blockchain.

Érigé pour la première fois en 1994, par Nick Szabo, un spécialiste en cryptographie, un Smart Contrat est un programme informatique qui vérifie les transactions numériques et s’exécute dès que les conditions de validité sont remplies.

Les DApps quant à elles, peuvent être définies littéralement comme des applications qui interagissent avec une blockchain de manière autonome.  

La DeFi est une infrastructure financière numérique en pleine croissance, reposant sur la blockchain et les cryptomonnaies, qui élimine potentiellement la nécessité pour les transactions financières d’être approuvées par une banque centrale ou un organisme gouvernemental.

Autrement dit, la finance décentralisée vise à rendre possible le transfert et la production de valeur pour tous sans recourir à des intermédiaires telles que les banques ou les plateformes d’échange.

Tout le monde peut recevoir un prêt, un emprunt, en remplissant au préalable certaines conditions.

C’est un système complètement décentralisé régi par des AMM (Automated Market Maker). Tout ce dont vous avez besoin est une connexion Internet et des jetons (cryptomonnaies) du réseau concerné.

Un AMM est un régulateur de marché autonome, c’est la technologie sous-jacente qui prend en charge tous les échanges décentralisés (DEX). Décrits simplement, ce sont des méthodes de négociation autonomes qui suppriment les échanges centralisés et les procédures de tenue de marché habituelles, nécessitant l’intervention humaine de plusieurs parties prenantes.

Cela permet aussi aux Liquidity Provider (fournisseurs de liquidité) de fournir de la liquidité sur des pools, et de recevoir en redevance des jetons natifs, versés régulièrement avec un taux d’intérêt raisonnable.

En effet, les fournisseurs de liquidité apportent de la solvabilité (capacité d’une personne ou d’une entreprise à disposer des moyens suffisants pour payer ses dettes à court, moyen et long terme) aux pools et permettent aux AMM de fonctionner. Les AMM encouragent alors les utilisateurs à déposer des actifs numériques dans des pools de liquidité afin que d’autres puissent négocier contre ses actifs. Cela réduit considérablement les déséquilibres au sein d’un pool. 

Les termes connexes à retenir dans l’univers de la DeFI :

Yield Farming: en français ‘’agriculture de rendement’’, est une stratégie qui permet aux emprunteurs et aux prêteurs de bénéficier des actifs bloqués au sein d’un pool de liquidité.

C’est un mécanisme dans lequel les utilisateurs fournissent de la liquidité aux protocoles DeFi en échange de jetons. L’engouement croissant pour la DeFi, ainsi que l’important afflux de liquidités sur les places de marché d’actifs numériques comme Compound, PancakeSwap, expliquent les phénomènes de Yield farming. Le protocole a été créé avec un objectif fondamental en tête : mettre en relation les prêteurs et les emprunteurs de manière totalement décentralisée. Les plateformes DeFi utilisent une approche de mise en commun des liquidités qui permet aux prêteurs de prêter des actifs au marché et aux consommateurs d’y emprunter.

Swap : Un swap de devises peut être défini comme une interopérabilité de cryptomonnaies sans intermédiaire au sein d’une blockchain. C’est tout simplement un échange de deux crypto-actifs, dont la valeur respective est prédéfinie selon le cours du marché.

Ce processus permet également d’apporter des paires de liquidité dans un protocole.

Lending et Borrowing (Prêt et emprunt) : Les investisseurs en crypto, qui désirent spéculer sur un actif, investissent la plupart du temps avec la conviction de garder leurs crytomonnaies pendant longtemps dans leur portefeuille, jusqu’à ce que ces derniers atteignent une sommité.

Les utilisateurs peuvent emprunter et prêter de la cryptomonnaie moyennant des frais ou des intérêts via un protocole décentralisé.

En fournissant une garantie (en cryptomonnaies généralement), vous pouvez contracter un prêt et commencer à investir immédiatement. Un DApp de prêt DeFi ou un échange de crypto-actifs pourrait être utilisé dans ce cas. Si la valeur de votre garantie tombe en dessous d’un certain seuil, vous devez la compléter pour éviter la liquidation. Votre capital est cependant débloqué lorsque vous remboursez votre prêt plus une charge.

Le Staking : une méthode de conservation en cryptomonnaies

Nous sommes accoutumés au Livret A, LDD, PEL, PEA et autres placements financiers avec systèmes bancaires traditionnels, pourtant, il existe des méthodes dans la DeFi pour un même résultat : faire fructifier l’argent que l’on a de côté.

Qu’est-ce que le Staking DeFi ?

Le staking désigne un mécanisme de blocage de fonds, utilisé par des propriétaires d’une devise numérique pour obtenir des récompenses en échange. 

En pratique, le détenteur d’un portefeuille s’engage à geler un certain nombre de cryptomonnaies afin d’aider à la sécurité du réseau (Proof of Stake), en échange de jetons compensatoires.

Au lieu de laisser dormir leur portefeuille, les utilisateurs de cryptomonnaies qui souhaitent préserver leurs devises à moyen ou long terme (Hodl) recourent de plus en plus à cette méthode, qui leur permet d’obtenir un revenu garanti assimilable à des dividendes ou des intérêts.

Ce processus de délégation de cryptomonnaies, “écologique” (rattachées au système blockchain), est de plus en plus adopté par plusieurs blockchains.

Les différentes blockchains pour les protocoles DEFI

La principale blockchain reposant sur la finance décentralisée est l’ETHEREUM. C’est la première cryptomonnaie sur laquelle on a des DApps, telles que Unisawap, Sushiswap… pour la DeFi. Elle a ainsi insufflé ce dynamisme, enthousiaste et innovant pour la DeFi.

À côté, on peut citer des blockchains concurrentielles d’Ethereum, avec des frais de transactions dérisoires et une scalabilité plus fluide, à l’instar de :

  • La Binance Smart Chain ou BNB Chain
  • Solana
  • Terra
  • Cardano
  • Avalanche
  • Tezos
  • Near Protocol
  • Polygon
  • Cronos
  • Algorand
  • Polkadot

Pour ne citer que ceux-là, la liste est pléthorique et non exhaustive. Les protocoles sont nombreux et continuent de se construire, car chaque blockchain tente de résoudre le fameux trilemme à savoir : décentralisation, scalabilité et sécurité dont une seule Blockchain a, à ce jour, réussi à dépasser (en savoir plus).

Comment éviter les arnaques dans la Defi?

La Finance Décentralisée (Defi) attire de nombreux investisseurs, certains y voient un écosystème avec un potentiel de rendement énorme, d’autres sans scrupules, songent à l’appât du gain par tous les moyens.

Chaque jour, de nouveaux projets innovants sortent de terre avec des promesses abyssales, des concepts novateurs. Il est ainsi difficile de suivre cette cadence effrénée et d’identifier le vrai du faux, les futures pépites et les scams.

En effet quiconque peut créer un projet suspicieux, adossé à une blockchain de layer 1, puisqu’il n’y’a pas réellement d’autorité de régulation à ce niveau.  

Cependant quelles questions faut-il se poser pour identifier les projets frauduleux ? 

  • Quel est l’objectif du projet ?

Cette question est probante quand on décide d’investir dans un projet lié à la DeFi.

Et il est assez fréquent de voir des projets redondants, n’apportant rien de nouveau à leur communauté.

La question que vous devez vous poser est de savoir si oui ou non cette initiative ajoute quelque chose à l’écosystème crypto ? L’équipe tente-t-elle de transformer le monde financier en introduisant un nouveau système économique ? Comment ce projet se démarque-t-il de la concurrence ? Est-ce une proposition de valeur unique en son genre ?

Autant de questions aiguisées, qui pourrez mettre les feux des projecteurs sur le type de projet à investir.

  • L’équipe derrière le projet est-elle digne de confiance ?

Vous devriez également envisager la possibilité d’une équipe anonyme. Il sera presque certainement difficile de trouver ces personnes s’il s’avère qu’elles sont des fraudeurs. Les outils d’analyse en chaîne sont de plus en plus avancés, cependant ils sont insuffisants lorsque les participants sont totalement anonymes.

  • Quelle est l’activité de développement du projet ?

De prime abord vous devez vous intéresser au White Paper du projet ainsi qu’au déploiement des tokenomics. À savoir la distribution des jetons du projet et l’essor même de ce dernier.

Vous devriez également envisager des activités liées au développement. À quelle fréquence l’équipe met-elle à jour le code ? Bien que ces données puissent être falsifiées, elles constituent néanmoins un excellent baromètre pour évaluer le professionnalisme de l’équipe.

  • Le projet a-t-il été audité ?

L’expression « audit » revient souvent quand on parle de Smart Contrats. Des audits sont effectués pour garantir que le code d’un smart contrat est sécurisé. Malgré le fait que l’audit soit un élément important de la conception d’un smart contrat, de nombreux développeurs les lancent sans le faire. Par conséquent, ces smart contrats sont susceptibles de présenter des vulnérabilités et d’être exploitées à mauvais escient par des hackers.

  • Des créateurs d’un projet qui se volatilisent avec les fonds de la caisse !

Dernier point et pas des moindres, il arrive souvent que les créateurs dérobent des pools de liquidité à l’insu des investisseurs.

De nouvelles cryptomonnaies sont souvent publiées sur des Automated Market Maker (AMM) comme Uniswap et Sushiswap. Si une équipe de projet fournit l’essentiel de la liquidité pour une paire de trading sur un AMM, elle peut tout aussi bien la supprimer et conserver tous les jetons. La valeur du jeton chutera ensuite à zéro : on parle alors d’un exit scam. Il s’agit fréquemment de ce qu’on appelle un Rug Pull sur la DeFi.

L’écosystème de la DeFi ressemble un peu au Far West, avec certes des avantages lucratifs, mais aussi des inconvénients irréversibles.

Il est ainsi à la gouverne de toute personne souhaitant y entrer, de prendre des précautions et de faire ses propres recherches avant d’explorer quelconque projet. La règle DYOR “Do Your Own Reasearch” est essentielle.

À la croisade de deux univers parallèles : la CeFi et la DeFi, versus Finance traditionnelle

L’avènement de la technologie des crypto-actifs (cyptomonnaies + crypto adossées sur des actifs non monétaires) à travers la Blockchain et les smart contrats, a sans doute marqué un tournant décisif dans le changement de paradigme opéré par les cryptomonnaies.

À côté de la finance traditionnelle et centralisée autrefois pionnière du marché financier, la finance décentralisée (DeFi) et la finance centralisée (CeFi) dans l’écosystème cryptomonnaie se démarquent par l’attractivité de leur proposition de valeur et des divers produits octroyés.

Serait-ce le livret A qui offre de nos jours des intérêts faibles (de l’ordre de 0,45%), qui pousse les institutions à se familiariser de plus en plus avec les deux concepts précités ? En tout cas, la DeFi offre quant à elle des rendements faramineux, de l’ordre de 1000% dans certains protocoles DeFI (de la finance décentralisée). 

Quoi qu’il en soit les deux univers se côtoient et proposent chacun d’eux des prises de position conséquentes.

Qu’est-ce que la CeFi ?

La CeFi repose sur la confiance d’une institution ou une société centralisée qui a à sa possession des fonds pour proposer divers services, à l’instar du trading de cryptomonnaies.

En outre pour se conformer aux exigences de leurs juridictions respectives, les plateformes de services CeFi intègrent des politiques de connaissance du client (KYC) et de lutte contre le blanchiment d’argent. Cela implique que les utilisateurs doivent fournir des informations personnelles et vérifier que les fonds ne sont pas obtenus par des moyens illégaux.

Ils détiennent également les clés privées des portefeuilles des utilisateurs et gèrent les fonds de leurs clients de manière transparente.

Un service CeFi est utilisé chaque fois que quelqu’un négocie sur des “exchanges” (ou échangeurs) de cryptomonnaie comme Coinbase, Binance ou FTX. Ce sont des systèmes centralisés qui relient les acheteurs et les vendeurs. Ils fournissent également les capacités nécessaires et garantissent que tout le monde respecte les lois de l’offre et de la demande. Et les gains d’arbitrage provenant des commissions sont répartis entre les parties prenantes de l’entreprise.

En somme la principale distinction entre DeFi et CeFi est que le premier intègre des infrastructures décentralisées dans lesquelles les services financiers sont réglementés par des communautés plutôt que par des entreprises individuelles. Pendant que toutes les opérations de la CeFi sont supervisées par une entreprise ou un groupe d’entreprises et d’organismes. En conséquence, les mécanismes diffèrent.

Conclusion : vous savez maintenant ce qu’est la DeFi et dans quel écosystème elle évolue. Comme vous pouvez le constater, la CeFi et la DeFi évoluent en marge de la finance traditionnelle. En effet, comme nous l’avons exposé, la DeFi marche de manière différente par rapport à la Finance traditionnelle, avec des AMM et des Liquidity provider. Par ailleurs, le secteur reste jeune et risqué. Donc, bien qu’il existe des services similaires à ceux que l’on retrouve dans le système financier traditionnel, nous n’allons pas voir de sitôt la DeFi remplacée la Finance traditionnelle. En outre, nous constatons qu’actuellement, la DeFi évolue plus en parallèle que dans la continuité de la Finance traditionnelle. Néanmoins, la Finance traditionnelle voit dans les cryptomonnaies des avantages déjà éprouvés aux sein de système bancaires comme chez Société Générale avec sa filière FORGE ou encore, chez JP Morgan avec les Monnaies Numériques de Banque Centrale (MNBC) de « de gros ».

La MNBC : à la rescousse du système interbancaire !

La MNBC (Monnaie Numérique de Banque Centrale) vise à promouvoir un ‘’Euro numérique’’ pour améliorer en autre l’efficience du système interbancaire.

En conséquence, un registre répertoriant les MNBC sera publié en novembre 2021. Il se concentre sur l’intégration d’une MNBC dans de nouveaux processus d’échange et de règlement d’actifs financiers basés sur de nouvelles technologies, telles que les registres distribués (Distributed Ledger Technologies – DLT), dans un environnement multidevise et transfrontalier. Il contient neuf expériences choisies parmi environ 40 suggestions et menées avec des entreprises, des entités nationales et internationales, ainsi que d’autres banques centrales et agences gouvernementales, depuis septembre 2020.

Ce processus vise également à améliorer la phase d’investigation d’une MNBC de détail en ‘’Euro numérique’’ propulsé par la BCE (Banque Centrale Européenne) en juillet 2021 et d’autres Banques Centrale avant (Chine) et après en elle (en savoir plus).

Ce sont deux axes d’usage de la monnaie numérique par les citoyens pour permettre d’effectuer des opérations entre intermédiaires, dans l’unique but de faciliter des transactions financières tout en les sécurisants.

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