1- Présentation
EOS est une blockchain publique conçue pour accommoder les développeurs d’applications qui ont besoin de performance, de sécurité et de stabilité. Elle prend en charge les programmes automatisés et auto-exécutables aussi appelés contrats intelligents. EOS utilise le jeton natif eos comme utilitaire pour offrir aux participants l’accès aux ressources (CPU, RAM, NET) du réseau.
Lancé en 2018 par une communauté mondiale d’ingénieurs logiciel et de technologues, EOS est construit avec le logiciel à code source ouvert EOSIO développé en langage C++ sous le design architectural de Daniel Larimer, ex-CTO chez Block.One. Après une levée de fonds record de 4 milliards de dollars, la firme Block.One, alors éditrice principale du logiciel EOSIO a fait quelques choix tactiques que la communauté considère aujourd’hui comme des ratés qui ont miné sa confiance vis-à-vis de sa capacité à répondre aux besoins du marché et de sa grande communauté.
Pionnière des technologies blockchain de 3ᵉ génération, EOS a démontré sa capacité à supporter autant les opérations d’un réseau social, que celles d’une place d’échanges ou d’un jeu. Depuis son lancement, plusieurs chaînes publiques utilisant le logiciel EOSIO ont vu le jour ; notamment les chaînes Telos, Proton et Wax.
2- Comment EOS se distingue dans l’univers des technologies blockchain?
Fondamentalement, la blockchain EOS vise à résoudre trois des plus gros problèmes de l’industrie : la vitesse, l’évolutivité et la flexibilité. EOS est aujourd’hui l’une des chaînes publiques les plus actives de l’industrie avec +1.6 million d’opérations/jour, selon blocktivity.
– Vitesse & montée en puissance
EOS a démontré sa capacité à traiter 4000 trx/sec avec un temps de confirmation moyen d’une demi-seconde avant la finalité du bloc. Grâce aux avancées dans la conception du logiciel EOSIO, les entreprises peuvent s’attendre à traiter jusqu’à 1 million de transactions par seconde avant d’avoir besoin d’une architecture asynchrone plus complexe.
– Transactions gratuites
EOS offre aux utilisateurs de ne pas payer des frais pour chaque action qu’ils prennent. Plutôt que d’utiliser les frais de transaction, EOS a adopté une approche basée sur la participation pour la gestion des ressources du réseau (RAM, CPU, NET). Cela permet aux développeurs de créer des applications « freemium » qui permettent aux utilisateurs d’expérimenter sans avoir à passer par le processus complexe d’achat de ressources.
– Expérience utilisateur
EOS est conçu avec l’utilisateur au centre. Elle est flexible, prend en charge les noms de compte humainement lisibles, ainsi que les autorisations d’accès hiérarchiques. Contrairement à Bitcoin ou Ethereum, EOS utilise un consensus sur les événements au lieu d’un consensus sur l’état.
– Governance & sécurité
EOS utilise la preuve de participation déléguée (DPoS) à tolérance aux pannes byzantines asynchrones (BFT) comme modèle de gouvernance et de sécurité dans la production des blocs. C’est un modèle qui permet aux détenteurs de jetons de voter et de déléguer des producteurs de blocs qui sont chargés de sécuriser le réseau en exploitant les nœuds qui confirment les blocs de transactions selon des règles codifiées. La communauté explore actuellement un autre modèle de gouvernance – ƒractally – ou la contribution des participants serait au cœur de la gouvernance. On parle de gouvernance fractale.
– EOS est Carboneutre
Pour une deuxième fois, EOS a neutralisé son empreinte carbone jusqu’en mai 2022. C’est le 1er réseau blockchain à avoir mis en place à travers des initiatives indépendantes, un mécanisme de carbo-neutralité qui offre des actions mesurables l’environnement.
3- L’Avenir de EOS
Aujourd’hui, EOS travaille a retrouvé sa place dans le marché très concurrentiel des plateformes de développement de contrats intelligents. Compte tenu des relations tendues avec l’ex-éditeur du logiciel EOSIO, la communauté par le biais de sa Fondation a pris la décision de financer le développement de son propre logiciel blockchain appelé Mandel 3.0. Il s’agit d’une version qui repose sur le même code source que EOSIO 2.0 avec l’ajout de quelques fonctionnalités qui amélioreront la sécurité et la performance.
Mandel est actuellement en phase test et une fois déployé, il permettra l’exécution plus rapide des contrats intelligents volumineux. Il sera aussi possible pour les contrats de payer des ressources pour les utilisateurs. Mandel 3.0 est le premier hard fork du code source EOS.
Pascal Ngu Cho, Consultant Blockchain Senior, Président de l’Institut DPoS.
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