La société américaine a recours à la justice afin de demander la destruction de NFTs qui ne proviennent pas de sa collection et soulève ainsi un certain nombre de questionnements quant à la résolution de ce genre de litiges liés à la blockchain.
La société visée est StockX, une plateforme basée à Détroit qui permet à ses utilisateurs d’acheter et de vendre des marques d’occasion comme Nike. Nike accuse la plateforme de proposer des dérivés de ses produits sans son approbation.
Un cas de figure particulier
D’habitude, lorsque ce genre de litiges arrive, de grandes enseignes comme Nike peuvent avoir recours à la justice pour ordonner le retrait et la destruction immédiate de produits commercialisés.
Cependant, dans ce cas précis, les NFTs proposés sur la plateforme StockX sont par définition immuable, car ils sont enregistrés sans retour en arrière possible sur la blockchain, en l’occurrence, ces NFT sont “frappés” (produits) sur la blockchain Ethereum.
Du fait des spécificités de la blockchain, il n’existe aucun moyen de les détruire, à par si les développeurs de la blockchain Ethereum décident unanimement de réalisé un fork* pour supprimer ces NFTs du grand registre que représente la blockchain, ce qui est peu probable au vu de tout ce qu’une telle démarche implique.
Des NFTs impossible à détruire
Dans le dépôt de plainte auprès du tribunal de New York, Nike fait état de ces contrefaçons et accuse directement la plateforme StockX de favoriser ce qu’il qualifie de “rué vers l’or” des NFTs. Que veut dire Nike par là ?
StockX propose des “Vault NFTs”, des reçus que les utilisateurs peuvent échanger contre la paire qui équivaut aux reçus. S’ils choisissent de les échanger, ils doivent donner en contrepartie le NFT or, ces NFTs présentés ci-dessous, le sont que très rarement et peuvent s’échanger à des sommes pouvant atteindre les 1500 dollars, voire plus.
Ce point pose une question quant au qualificatif juridique que l’on peut donner à ce genre de NFTs et sur la catégorisation à donner à ce genre de cas de figure. En effet, bien que Nike puisse s’appuyer sur le droit existant en la matière, c’est bien la première que le tribunal de New York se retrouve face à une telle affaire. D’ailleurs, le droit comme il est écrit ne pourrait pleinement s’appliquer, car comme mentionné plus haut, ces NFTs sont gravés sur la blockchain.
De plus, il semblerait que nous soyons plus face à un détournement de l’utilité première des NFTs proposés sur StockX qu’à une réelle contrefaçon si l’on s’en tient à la définition stricte. Encore une fois, le contexte particulier que constitue la blockchain n’avait jamais été posé auparavant.
Cependant, dans ce cadre, Nike fait état de la possibilité d’utiliser ces NFTs dans le métavers, ce qui amènerait ces NFTs à se substituer aux réels NFTs.
Il sera intéressant de voir quel seront les conclusions du tribunal. À défaut de ne pas pouvoir les détruire, un certain nombre de sources avance l’idée selon laquelle, Nike pourrait avoir recours à des wallets (portefeuilles) gravure, sur lesquels pourraient être stockés ces NFTs définitivement.
*Un fork : un changement profond des règles établit amenant à “couper” la chaîne de block pour en créer une nouvelle.
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