Parmi les sujets qui font l’actualité de ces derniers jours dans l’écosystème Cryptos, revient souvent la question de la décentralisation dans la plus grande Blockchain d’infrastructure, deuxième plus grosse capitalisation soit une dominance de 17,2% du marché à l’heure actuelle : Il s’agit bien sûr de la blockchain Ethereum.
Longtemps pointée du doigt par les maximalistes les plus avisés, la question de la décentralisation refait surface quelque temps après le passage de la blockchain du proof-of-work au consensus proof-of-stake, l’événement cryptos qui a tenu en haleine tous les enthousiastes pendant plusieurs mois. Ceci allant jusqu’à remettre en question ce pilier fondamental qui constitue l’essence même de la philosophie du Bitcoin qu’est la décentralisation .
Qu’est ce que la décentralisation ?
Dans la blockchain, la décentralisation fait allusion au transfert (décentralisation) de la supervision et de la prise de décision d’une association centralisée (individu, entreprise ou groupe de personnes) à un réseau dispersé. Les réseaux décentralisés s’efforcent de diminuer le degré de confiance que les membres doivent s’accorder et à dissuader leur capacité à exercer une autorité ou un commandement les uns sur les autres d’une manière qui corrompt la puissance du réseau.
En d’autres termes, la décentralisation doit pouvoir assurer une atomicité du réseau de sorte qu’aucun participant ne puisse disposer d’assez de pouvoir pour prendre une décision unilatérale dont les conséquences engageraient tout le réseau.
Dans l’écosystème cryptos, cette décentralisation se présente sous plusieurs aspects :
- La répartition de la quantité de jetons détenus par les participants
- le nombre de mineurs/Validateurs dans le réseau ainsi que leurs locations
- Niveau d’accès des fondateurs
- Et plus récemment les fournisseurs d’infrastructure et l’hébergement dans le cloud.
Cet aspect multiforme de la décentralisation pose en effet un problème sur son interprétation, car en réalité jusqu’à ce jour aucune blockchain ne coche toutes les cases, même pas Bitcoin. Pour rappel 2 ou 3 pools (ou fermes) de minages contrôleraient plus de 51% de la puissance de hachage dans le réseau Bitcoin encore aujourd’hui, sans parler des 130 000 BTC détenus par Microstrategy.
Le problème avec Ethereum
Parmi les différents aspects de la décentralisation précités ci-dessus, ceux qui font le plus défaut à la blockchain Ethereum depuis son passage en proof-of-Stake sont le nombre de valideurs et leur puissance dans le réseau ainsi qu’une centralisation des fournisseurs d’infrastructure autrement dit, la centralisation des portefeuilles de stacking.
En effet, Lido, Unlabelled, Coinbase, Kraken, et Binance en sont à eux seuls à plus de 60% des Éthers Stakés dans le réseau , ceci à la base pour permettre aux utilisateurs n’ayant pas 32 ETH de pouvoir mutualiser leurs ressources et devenir des validateurs.
Ainsi, une forte concentration des validateurs et de surcroît dans des plateformes centralisées ( Binance , Kraken , Coinbase ) amène un sérieux coup de frein à la décentralisation dans le réseau Ethereum.
À cela s’ajoute le fait que 65,3% de l’ensemble des nœuds du réseau sont hébergés dans des services Cloud centralisés. Et parmi les nœuds chez les hébergeurs professionnels, 51% utilisent AWS le service cloud d’Amazon.
Le fondateur de Ethereum Vitalik Buterin s’est d’ailleurs prononcé sur le sujet dans une interview en admettant que ceci pourrait en effet causer des problèmes mais que pour le moment nous en sommes pas encore à un point de non retour et que Ethereum suit la situation de prêt. Affaire à suivre
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