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Mais qui est donc Pepe the Frog ?

by William Bourges
Mais qui est donc Pepe the Frog, l’un des mèmes les plus emblématiques de ces dernières années ? Vous avez sans doute déjà vu cette grenouille sur le web et particulièrement sur les forums, réseaux sociaux ou au sein de diverses communautés. Qui est-il, pourquoi ce personnage est-il aussi populaire et quel est son lien avec les NFT?


Créé en 2005 par Matt Furie, Pepe the Frog est un personnage de la bande dessinée “Boy’s Club”. Il incarne une grenouille hédoniste qui aime jouer aux jeux vidéos, manger des pizzas et traîner avec ses amis. 

Pepe the Frog devient populaire sur la toile lorsqu’il est utilisé sur le célèbre forum 4chan controversé, où les membres l’adoptent pour réagir aux messages postés. La phrase “feels good man” sera reprise de nombreuses fois, et le rendra célèbre. La tête de Pepe est alors déclinée en version triste, énervée ou ayant abusé de substances illicites… Nous sommes alors en 2008.

L’année 2014 marque un tournant pour Pepe the Frog, qui devient réellement mainstream. Il apparaît sur d’autres forum comme Redit ou 9gag mais également dans les tweets de Katy Perry et Nicki Minaj. De nombreuses versions de Pepe apparaissent alors sur la toile.

En 2015, ce sont les partisans de Donald Trump qui reprennent Pepe à son effigie, en pleine campagne présidentielle américaine. Il sera ensuite associé à la mouvance d’extrême droite américaine (AltRight). 

Tweet de D.Trump, le représentant sous la forme de “Pepe the Frog”

Malgré les tentatives de Matt Furie pour récupérer le contrôle sur son personnage, cette association s’étend à l’international et notamment en France lors de la campagne présidentielle de 2017. On peut alors trouver Pepe the Frog coiffant le visage de Marine le Pen. 

En 2017, suite à ces récupérations politiques, Matt furie décide de mettre en scène la mort de son personnage en diffusant un dessin représentant Pepe dans un cercueil.

En 2019, à Hong Kong, au cours des manifestations pro-démocratie, Pepe the frog renaît en portant cette fois-ci le symbole de la liberté et de l’amour. Les manifestants arborent la grenouille sous forme de stickers, de graphes, de peluches…. Pepe est passé d’un symbole de haine à un symbole de liberté et d’amour.

En 2021, Pepe the Frog fait un saut périlleux du Web 2.0 vers le Web3 au travers de différents projets NFT :

Le projet Sad Frogs District, fortement inspiré par la célèbre grenouille a été mis en ligne sur OpenSea, la principale plateforme de vente de NFT. Cette collection est composée de 7 000 NFT différents créés par un collectif d’artistes inspirés par la mouvance “cypher punk”. La vente a été un succès puisqu’elle a permis de collecter 4 millions de dollars.

Ce succès fut cependant de courte durée puisque Matt Furie a ordonné à Opensea de retirer le projet “Sad Frogs District” de la vente pour des raisons de violation de droits d’auteurs, entraînant ainsi une perte immédiate de la valeur des NFT.

Ce n’est pas la première fois que Matt furie utilise cet argument juridique pour “contrôler” l’image de son personnage. Il avait notamment obtenu l’interdiction d’utiliser Pepe the Frog pour des sites liés à la mouvance d’extrême droite américaine. 
Cependant, cette demande de suppression était inattendue. Matt Furie avait jusqu’à présent utilisé ses droits d’auteur pour éviter à son personnage d’être associé à des valeurs extrémistes, ne semblant pas être le cas du “Sad Frog District”.

En juillet 2021, quelques semaines après la suppression de Sad Frog district, Matt Furie lança avec succès une collection de NFT (“Pegz”) basée, elle aussi, sur l’univers de son personnage. Cette collection, référencée également sur OpenSea, se compose de 100 NFT et a généré un volume d’échange de 3000 ETH soit environ 9 millions d’euros….

Cela nous amène à nous poser plusieurs questions. Est-ce que la décentralisation promue par le Web3 est une réalité ? Nous venons de voir qu’une collection de NFT a perdu de la valeur suite à sa désindexation de la plateforme Opensea. Est-ce que le Web3 est réellement résistant à la censure ? Enfin, est-ce qu’un personnage repris et détourné librement des millions de fois, faisant partie de la culture web, doit être jugé de la même manière en termes de droits d’auteurs qu’une œuvre “classique” ?

L’essor de la blockchain et principalement des NFT permettront certainement d’apporter des réponses à ces questions.

Impression d’écran de la vente “Sad Frog District” grâce aux archives WaybackMachine présente sur le site d’Opensea

“Stay turn”


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