Hier, 26 Avril, le Bitcoin venait encore de subir une énième dégringolade depuis le début de l’année. Soit à peu près 40%, de son ATH (All Time High), plus haut historique, 68.992 dollars, atteint en novembre 2021.
Fortement corrélés aux marchés boursiers et aux valeurs technologiques américaines (marché NASDAQ), les crypto-actifs, et en l’occurrence le Bitcoin, sont dans le sillage des fortes répercussions négatives de ces derniers.
Durant les 7 derniers jours, les cryptomonnaies sont dans le rouge, comme on peut le constater sur la graphique suivant :
Cette tendance redondante est à mettre sur le compte de deux faits majeurs : la hausse des taux de la Fed (Banque centrale américaine), et les échos de la crise ukrainienne.
Une chute qui s’accélère
Les marchés sont dans le rouge et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Rien que dans la journée, les indices américains ont littéralement dévissé. Le S&P 500 a terminé dans la journée à -2.81%, le NASDAQ à -3.95%.
Au cours de la dernière semaine, le S&P 500 a enregistré une chute de 6.07%, le NASDAQ, quant à lui, a dévissé de -7.53%. Avec du recul, sur le cumul de l’année en cours, ces derniers ont respectivement vu leur cours dégringolé de -12.95% et -21.11%.
Ce phénomène s’explique également par la chute des plus grandes capitalisations technologique, à savoir Tesla, Apple, Amazone ou encore Microsoft dont la valeur à tendance à hausser en période d’abondance de liquidité (avec des taux d’intérêt bas) et à diminuer lorsque la liquidité semble se limiter (avec notamment la hausse des taux directeurs).
En réponse à la hausse de l’inflation, ces institutions, et notamment la Réserve fédérale (Fed) aux États-Unis, ont relevé les taux d’intérêt directeurs (influant sur l’accès au crédit) et restreignent les injections de liquidités dans l’économie, c’est-à-dire les rachats de dette.
Les marchés, en revanche, ont surtout bénéficié de la libre circulation de l’argent en pleine crise sanitaire. Le Bitcoin spécialement en avait bénéficié et avait atteint des sommets historiques allant jusqu’à être valorisé à plus de 60 000 dollars l’unité.
– Un bilan de réduction de 1100 de dollars par an, prévu par la Fed
En conséquence, le bilan de la Fed pourrait être de réduire jusqu’à 95 milliards de dollars chaque mois. En d’autres termes, la banque centrale laissera arriver à échéance certaines obligations de son portefeuille sans réinvestir le produit de leur remboursement.
Cela permettrait ainsi d’étouffer un bilan qui était monté à environ 9 000 milliards de dollars pendant la crise du Covid-19 à la suite d’énormes achats d’obligations au rythme de 1 100 milliards de dollars par an. Selon le procès – verbal, cet exercice entrera en vigueur après la fin de la prochaine réunion en mai.
En effet au plus haut depuis quarante ans, le taux d’inflation galopante aux Etats Unis a atteint 7.9% en février selon l’indice, le PCI et à plus de 8% au moment où j’écris ces lignes.
Ainsi la politique de la Fed a ,en effet, des impacts considérables sur le marché boursier et le financement de certaines entreprises, contraintes de revoir leurs investissements futurs à la baisse.
– L’impact de l’invasion ukrainienne par la Russie
L’économie mondiale est en effet confrontée à des pénuries majeures inhérentes à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, depuis février dernier.
L’approvisionnement en combustibles fossiles, comme le pétrole, le gaz et le charbon, ainsi qu’en denrées alimentaires comme le blé, les intrants agricoles (potasse, engrais azotés) et industriels (nickel, titane), qui constituent l’essentiel des exportations russes, ont tous fortement diminué, sans parler de l’Ukraine. En conséquence, les prix mondiaux de toutes ces fournitures augmentent, comme nous l’avons vu de façon caricaturale avec le nickel.
La réduction de l’offre limitera inévitablement l’activité de certaines industries qui connaissent déjà des pénuries ou de longs délais de livraison, comme l’automobile et les composants informatiques. D’un autre côté, la hausse de l’inflation réduira le pouvoir d’achat des clients. Ces décalages colossaux étoufferont l’activité tout en stimulant l’inflation, entraînant des pertes d’emplois, une baisse des revenus des entreprises puis, une baisse des investissements et, en fin de compte, une augmentation des déficits budgétaires.
Conclusion
Considéré comme valeur refuge, le Bitcoin demeure néanmoins un actif spéculatif et très volatil, n’échappant aux conjonctures économiques majeures.
En effet, la raison principale de la chute du Bitcoin et des altcoins, s’explique par la corrélation aux marchés boursiers et aux répercussions de l’actualité marquante en général.
Par ailleurs, au moment où sont écrites ces lignes, le Bitcoin reprend des couleurs, le BTC a haussé de 0,4% en 24h et des nouvelles en faveur du Bitcoin sont survenues, dont l’adoption du Bitcoin comme monnaie légale en Centrafrique.